Pour vous, j'ai testé: Bérénice* à la Comédie Française.
Bon, je suis une grande adepte du théâtre. Je suis un peu une adepte de la Comédie Française, parce que pour moi elle reste la "maison de Molière" et elle perpétue le joli théâtre classique (pas que, hein! J'ai vu des pièces espagnoles complètement dingues aussi, à une époque!).
Mais alors pour le coup, là, c'est pas cette mise en scène qui va la sortir de son image-carcan de vieille dame du classicisme théâtral français...
Pour vous dire, en fait, tous les comédiens ont les cheveux blancs! Je n'ai rien, personnellement, contre les gens aux cheveux blancs, hein. Ni même contre les vieux de manière générale (qu'ils aient les cheveux poivre et sel, gris ou pas de cheveux du tout)
Seulement, à mon avis, ce cher monsieur Racine, quand il écrivait sa pièce, il voyait plutôt de fringants jeunes hommes faisant avec fougue la cour à une belle jeune demoiselle éplorée. (Bah oui, ça reste une tragédie. Même s'ils sont tous beaux et bien gentils, ils pleurent tous quand même!)
Alors bon, Bérénice en maison de retraite (j'exagère quand même un peu, pour donner plus de poids à mon propos. Ce n'était quand même pas de vieux croulants!), c'était un peu bof. Ca manquait de patate, quoi. De passion! Par moment, j'avais un peu envie de les secouer, tous ces petits comédiens, sympathiques au demeurant.
Une était un peu un cliché de la comédienne tragique, avec ses gestes ultra outrés, ses mains sur le visage, sur le front "Ô Ciel! Que vais-je devenir?" (ceci n'est pas une citation de Racine, comme vous vous en doutez!)
Un autre martelait ses répliques, parfois d'un air parodique (que je pense involontaire).
Un autre manquait cruellement de dynamisme et les fins de ses phrases se perdaient parfois dans l'immensité inouïe (dans les deux sens du terme!) d'une salle de théâtre pourtant pas si immense. Il devait y avoir un trou noir sonore, quelque part...
Bon, bref, l'interprétation n'était vraiment pas génialissime.
La mise en scène non plus, remarquez. Ultra dénudée, mais je suppose que c'est un choix de la metteur en scène (non, je ne dirai pas metteuse en scène. Je ne le dirai pas, je ne le dirai pas!). Peut-être même comme son "casting" d'anciens. Mais j'ai eu beau chercher, dans sa "note d'intention" elle nous racontait l'histoire de Bérénice et pas ce qu'elle pensait dire par sa mise en scène.
Donc tout ceci restera un mystère. Mais en tous cas, la mise en scène ne m'a pas permis d'entrer davantage dans la pièce (à part une toile de fond qui se déplaçait sur son cintre à trois moments de la pièce, et quelques vagues jeux de lumière à peine perceptibles, il ne se passait pas grand chose...).
En définitive, pour le côté plaisant, heureusement que le texte est de Racine!
* Jusqu'au 27 Novembre. Mise en scène de Muriel Mayette (administratrice générale de la Comédie Française)
(Sinon, Tchoupi passe toujours au Casino de Paris!)
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