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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 19:52

Après avoir frôlé la mort par asphyxie suite à l'incapacité de l'air (et donc de l'oxygène) à s'engouffrer dans mes narines condamnées, me revoilà! (enfin! oui, oui, vous pouvez le dire!).
Bon en vrai, j'ai juste une grosse crève, hein. Rien de bien grave, et l'ashyxie ne semble pas pour tout de suite (touchons du bois!). Mais n'empêche que ça m'a pas mal embrumé le cerveau, tout ça! (Oui, bon, petite nature si vous voulez. Mais vivre en apnée, c'est quand même pas fastoche, je trouve!)

 

Bon sinon, trêve de nez bouché et de tête dans un étau, quoi de neuf dans le monde? Dans le monde, probablement des millions de choses, certainement pas toutes très joyeuses.

Dans ma vie à moi, beaucoup moins de choses! (c'est pour ça, le moindre rhume devient un événement, c'est vous dire!!)

 

Alors du coup, aujourd'hui, je m'en viens vous parler du film que je viens de regarder, sous ma couette, une tasse de thé dans une main et un cookie dans l'autre: La Cabane dans les bois.

 

la-cabane.jpg

 

Pour que vous compreniez toute l'étendue de mon désarroi, il faut que vous sachiez que je suis profondément une flippette. Mais vraiment. Le genre de nana qui se cache les yeux pendant les scènes qui risquent d'être trop trash (mais je crois que j'ai quand même un palier de tolérance au trash assez élevé), qui redoute de ne plus dormir pendant une semaine après un film d'horreur, qui préfére ne pas regarder ce genre de film seule, et surtout pas le soir.

Je suis même le genre de fille qui n'aime pas les histoires qui font peur qu'on aime bien se raconter le soir entre copains quand on est jeunes. Non, ça, moi, ça ne m'a jamais fait marrer! 
Après, il y a des thèmes qui m'effraient plus que d'autres. Voire un seul, en fait, peut-être, qui m'effraie vraiment: les esprits (ouais, j'ai clairement été traumatisée par l'Exorciste quand j'étais ado)

Mais bref, disons quand même que globalement, je suis plutôt bon public pour les films d'horreur, parce qu'ils sont là pour nous faire peur, et que moi, bah justement, j'ai tout le temps peur!

 

Mais là, 'faut quand même pas rigoler. 

Franchement sur toute la durée du film, j'ai dû avoir un petit sursaut, et beaucoup de remarques désobligeantes envers les personnages (et les scénaristes, accessoirement!)

 

Ah oui, aussi, si vous voulez voir ce film, ne lisez pas la suite, je vais un peu vous pourrir le "suspens"!

 

L'histoire: Un groupe de cinq potes part en week-end dans une "cabane au fond des bois", comptant bien profiter de l'occasion pour passer un petit séjour orgiaque à coup d'alcool, de fumette et bien sûr de sexe.

Jusque là, rien de bien original, hein, convenons-en.

Arrivés à la fameuse cabane, ayant rencontré un mec un peu chelou sur la route mais passons, ils découvrent quand même des trucs un peu étranges, genre un miroir sans tain planqué derrière un tableau de scène assez trash de charcuterie dans les bois, et une cave (à laquelle on accède par une trappe qui s'ouvre toute seule, mais ça n'angoisse personne!) dans laquelle ils trouvent tout un bric-à-brac d'objets un peu hypnotiques. Pas flippés pour deux sous, eux, ils jouent avec ces bidules, et la petite intello de service trouve un journal et lit à ses petits copains une histoire gore d'un mec qui s'amuse à découper des gens. S'en suit un passage en latin, qu'elle ne se prive évidemment pas de lire, même si nous on sent bien que c'est pas une bonne idée.

Et là, tout bascule. Cette formule en latin a libéré des forces qui n'auraient pas dû l'être (aux yeux des squatteurs de la cabane, en tout cas!), et provoque une invasion de zombies bien décidés à supprimer toute forme de vie de cette parcelle de forêt.

De là s'en suit du coup un film au schéma assez classique de "je te cours après, tu me fuis, je te transperce, tu me transperces, je te lance un piège à loup à la tronche, mais tu te relèves..." 

Le seul des personnages qui semble avoir les pieds un peu sur terre est précisément celui qu'on écoutera le moins, parce que présenté dès le début comme le toxico du groupe.

 

Et c'est là l'intérêt du film (si si, il y en a un, quand même!). C'est qu'il joue et démonte les clichés et mécanismes des films de ce type.

Ainsi, la petite poulette qui aura pris la peine de se teindre les cheveux en blond au début du film tiendra le rôle de la pétasse à éliminer en premier. Eh ouais, grand classique du film d'horreur. La première à mourir est toujours la "bitch", celle qui boit, fume, baise et accessoirement est blonde à forte poitrine. 

En revanche, celle qui s'en sort (pensez à Scream), c'est la petite sainte nitouche. Qui veut pas coucher avant le mariage (bon là, ils ont pas poussé jusque là) Et la petite rouquine qui ne veut pas prendre son maillot de bain mais préférerait emmener ses bouquins d'économie et je ne sais quoi parce qu'elle a peur de s'ennuyer, on sent bien dès le début, qu'elle, elle devrait s'en sortir avec ses airs de vierge effarouchée. C'est d'ailleurs le rôle que les "méchants" lui auront donné, la Vierge.

Et le fameux toxico, donc, c'est purement le genre de personnages que j'aime bien. Dès le début, je l'ai remarqué. Je me suis dit que tout allait se jouer sur lui, et que s'ils le faisaient mourir, surtout rapidement, c'est que c'était vraiment des gros cons qui n'avaient rien compris à leur métier de scénaristes et que *£%$¨*0°£$ à la fin! Mais non, ça va, ils ont compris! On y croit à un moment, mais que nenni!

Bref, son rôle à lui, c'est le rôle du Fou (je ne suis pas sure que ça ait été traduit comme ça, mais en théâtre c'est aussi ce terme). Personnage de théâtre, donc, aussi (pensez aux comédies de Shakespeare). Ce personnage qui est donc présenté dès le départ comme fou, ou toxico, et donc dont la parole ne peut pas peser, parce que pas en lien avec la réalité. Sauf que, tenez-vous bien, c'est souvent précisément de sa bouche à lui que sort la vérité. Et c'est bien souvent ce personnage qu'on ferait mieux d'écouter au lieu de faire les kékés.

Eh ouais!

Et le film, c'est là à peu près son seul intérêt, explique et joue de ces archétypes. Enfin il les explique très brièvement à la fin, mais il en joue tout le long. Pour un public un peu averti qui y fait attention, on voit donc dès le départ qui va mourir et quand. La toute fin du film reste un peu plus un mystère (pas un mystère fou fou fou non plus, hein!)

Dans cette histoire d'horreur que vivent les personnages, on démonte les rouages de base de toutes les histoires d'horreur. 

 

Ah si, autre point pas mal du film. La séquence d'ouverture: on y voit les "méchants", mais on ne sait pas encore qui ils sont. D'où l'intérêt de cette séquence. On voit des mecs, qui parlent de trucs à peu près aussi intéressants que la suite du film, qui ont un peu des airs d'agents gouvernementaux, de médecins, de chercheurs... Un truc un peu secret, un peu officiel, un peu dangereux et un peu à responsabilité. Mais on ne sait pas clairement ce qu'ils font de leur vie, à part prendre des cafés pas bons dans un distributeur et rouler en petite voiturette à travers les couloirs de leur immeuble.
Et en fait, double intérêt de cette séquence: pour la construction du film, puisqu'on se demande bien qui sont ces braves gens. Et qu'au fil de l'intrigue, on comprend qu'ils ne sont pas si braves, et qu'ils sont même plutôt responsables de tout ce qui arrive à nos pauvres jeunes écervelés. Donc hop, petit questionnement de pré-générique, ça fait jamais de mal, et ça permet toujours de désorienter un peu plus le spectateur naïf.

Second intérêt, dans le texte. Alors en gros, les deux zigotos parlent de test de fécondité et donc d'avoir des enfants. En bref, ils parlent de leur vie de couple et surtout de leur vie future. Ce qui prend son sens ironique quand on comprend que ce sont eux qui mettent tout en oeuvre pour mettre un terme à la vie de nos mêmes jeunes écervelés. "Aller, on va aller bouziller cinq petits jeunots, et pis en rentrant, je vais faire un mioche à ma femme, ça la mettra en joie!"

 

La vérité, c'est que c'est parce qu'ils tuent des jeunots qu'ils peuvent imaginer un avenir. Parce que s'ils ne le font pas, le monde va toucher à sa fin.

Si c'est pas un bon argument de dictateur pour te pousser à aller dénoncer et zigouiller tes voisins qui ont pas la bonne tête, ça! 

 

Bon et bien sûr, tout ça revient aux Américains, tous les autres pays ayant lamentablement échoué dans cette mission (à savoir qu'il n'y a pas eu de morts, ou que les gens ont su se défendre). Ah lala, qu'est-ce qu'on ferait sans ces Américains, hein, dis donc?!

 

 

* Référence au "Rom pom pom pom" de Man Down de Rihanna, comme tout le monde l'avait bien évidemment compris! Parce que je ne fais jamais de vannes qui tombent à l'eau faute de compréhension, c'pas mon genre!

Tiens, dont voici une fort jolie reprise par les Walk off the Earth, groupe de canadiens un peu délurés et, n'ayons pas peur des mots, remarquablement doués!

 


 
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commentaires

H
<br /> Ca casse pas quatre pattes à un canard, quoi. L'affiche est pourtant sympa.<br />
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M
<br /> <br /> Tout à fait!<br /> Et je salue au passage ton utilisation de cette expression complétement absurde qu'on n'utilise que trop rarement!<br /> <br /> <br /> Et l'affiche est sympa, mais le rapport n'est que très très lointain avec le contenu du film. <br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Chapeau melon et bottes de cuir
  • : "A journey of a thousand miles begins with a single step" (non, aucun rapport avec la choucroute) En plus d'un peu bloggeuse, je suis assistante de production. Projets en spectacle vivant, cinéma, audiovisuel, n'hésitez pas à me contacter!
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